Article des Echos du 25 novembre 2024 sur l'expertise d'Emerton dans le domaine de la décarbonation de l'industrie et des « services à l'environnement ».
Les Echos - 25 novembre 2024 Par Julie Le Bolzer
Ici, l'optimisation de la chaîne d'approvisionnement d'un acteur de la transformation des matières premières agricoles. Là, la construction d'un écosystème du biogaz pour les véhicules lourds. Point commun de ces projets : chacun a donné lieu à une solution technologique dédiée - un jumeau numérique dans le premier cas, un modèle de projection analytique dans le second -, tous deux développés par Emerton Data, la filiale « digital, data et IA » d'Emerton.
Créé en France il y a près de quinze ans, ce groupe international de conseil en stratégie était initialement spécialisé dans la transition énergétique avec un fort prisme industriel. Depuis, le cabinet, qui revendique 150 clients dans le monde, a développé une expertise dans le domaine de la décarbonation de l'industrie et des « services à l'environnement », selon les termes de Sébastien Plessis, cofondateur, qui évoque notamment la capture du carbone ou encore la circularité.
En attestent les différents projets accompagnés par Emerton - depuis la gestion des déchets nucléaires , jusqu'à la fabrication de carburants aéronautiques durables - « où il faut parfois frapper dans le dur, en allant jusqu'à des transformations physiques des infrastructures industrielles », dixit Sébastien Plessis.
C'est la raison pour laquelle le recours à la data et aux algorithmes n'exempte pas d'une connaissance du terrain et des métiers. Autre prérequis, « une stratégie en amont pour définir clairement les objectifs et identifier le potentiel de décarbonation », explique Pascal Simon, deuxième membre du duo fondateur d'Emerton, qui évoque également la nécessité de bâtir des partenariats stratégiques et des écosystèmes.
Pour exemple, en vue de répondre aux exigences européennes en termes de recyclage des pneus, des pneumaticiens tels Michelin et Bridgestone entendent accélérer sur la voie du noir de carbone récupéré (rCB), issu de la pyrolyse des pneus usagés. Un matériau durable qui nécessite de structurer une nouvelle chaîne d'approvisionnement.
Michelin est entré au capital d'Enviro pour sécuriser une source décarbonée de noir de carbone. Mais pour réaliser ses objectifs de décarbonation, un tel acteur doit s'appuyer sur une multitude de solutions, très diverses. « C'est par exemple la logique du rapprochement avec Neoline , spécialiste du fret maritime à la voile, en vue de repenser le transport de ses cargaisons… preuve que la décarbonation passe par l'analyse de l'ensemble des flux », détaille Pascal Simon.
Autre exemple d'initiative accompagnée par Emerton, cette fois dans le secteur de la restauration collective : un ticket de caisse précisant l'empreinte carbone du repas consommé. Une démarche qui a nécessité de collecter des données sur l'ensemble des émissions, y compris indirectes (scopes 2 et 3). « Là encore, le besoin de traçabilité suppose data et algorithmes, mais il est avant tout question d'une transformation en profondeur de la stratégie, ainsi que de la relation avec les fournisseurs et même avec les clients », conclut Sébastien Plessis.